Cannibalisme <> Animalisme
Cannibalisme <> Animalisme
emerge! #1 – Production Galerie Anne Perré
Du 24 au 27 septembre 2015
10, Boulevard Malesherbes, 75008 Paris
Une proposition de Julien Verhaeghe et Marion Zilio
Artistes : Ghyslain Bertholon, AJ Dirtystein, Cécile Hug, Inès Kubler, Frédérique Loutz, Erik Nussbicker, Lionel Sabatté, Barthélémy Toguo, Valerie Vaubourg, Elodie Wysocki
>>>> VIDEO réalisée par Eliot Broué et Nino Le Chenadec
>>>>> CATALOGUE Édition Anne Perré Galerie
« Le temps de l’animalisme est celui de l’impossible et de l’inimaginable.
Ceci est notre temps : le seul qui nous reste. »
Preciado
Depuis le Néolithique, la domestication des plantes et des animaux a joué un rôle fondateur dans l’évolution de l’humain. Apprivoisé, dompté, contrôlé, le règne animalier a servi autant les intérêts économiques que l’individualisme de l’homme, qui alors se sédentarise, et s’installe comme maître et possesseur de la nature. Parce que la façon avec laquelle on traite les animaux n’est pas sans rapport avec celle avec laquelle on traite l’Autre, le monde occidental a opéré une séparation entre les hommes. En maintenant l’idée d’une dualité indépassable, c’est finalement l’humain qui s’est dressé lui-même. Que l’Humanisme ait été une manière de le sortir de sa condition sauvage semble, au fond, avoir produit les effets inverses : les stratégies d’élévation ont conduit à des pratiques d’élevage, et ont placé l’homme au centre de tendances qui le bestialisent et l’apprivoisent ; qui le cannibalisent.
C’est pourquoi il est temps de revenir sur le concept d’animalité, et sur ce qui, en lui, résiste à la bêtise humaine. Car si le mot bêtise se réfère à l’animal, à la bête, seul l’homme peut l’être, ou faire preuve de bestialité. Le moment serait donc venu de considérer la fin des humanismes et d’envisager l’opérabilité d’un animalisme.
Or n’est-ce pas à l’intérieur des espaces domestiques, là où le foyer et l’intime prennent la forme d’une éducation au quotidien, que doivent s’expérimenter les conditions d’une « dé-domestication » ? Dans les couloirs d’un appartement bourgeois, à l’ambiance feutrée et aux murs de velours, les œuvres côtoient le mobilier de même que les instruments d’un cabinet médical. De cette atmosphère proche de la chambre de merveilles, l’exposition Cannibalisme < > Animalisme initie un retour à la pensée sauvage. Elle ne se propose pas d’ajouter une contribution à celles, nombreuses, visant à comprendre ou à déplacer le clivage homme/animal. Elle veut, au contraire, tracer les lignes d’un animalisme, retrouver la continuité par laquelle peut émerger un acte de résistance ; mieux, un mouvement subversif, voire révolutionnaire.
Omnia vanitas, Valérie Vaubourg Le corps orchestre, dessins et sculpture Cécile Hug © cécile hug
Le corps orchestre, Cécile Hug © cécile hug
Omnia vanitas, Valérie Vaubourg © cécile hug
Don’t pray for us, Aj Dirtystein © cécile hug
Leda et le Cygne d’après Da Vinci 2, Ghyslain Bertholon
Artifices, Jambes, Inès Kubler © cécile hug
Animaloutils, Erik Nussbiker © cécile hug
Fleur freine détail, Lionel Sabatté © cécile hug
Purification, Barthélémy Toguo © cécile hug
Darwinette, Elodie Wysocki © cécile hug
Barthélémy Toguo, Welcome Home, 2012, aquarelle sur papier, 28 x 38 cm, courtesy de l’artiste et de la Galerie Lelong
Érik Nussbicker, Animaloutils, 2014, os animal et humain, carapaces, cornes et bambous, format divers.
Lionel Sabatté, Bonzaï, 2015, peaux mortes, bonsaï mort, dimensions variables. Photo : Mathieu Vouzelaud. Courtes de l’artiste
Aj Dirtystein, Don’t pray for us, 2014, vidéo numérique 23′. Courtes de l’artiste
Cécile Hug, Le corps orchestre (détail), 2014-2015, technique mixte, dimensions variable. Courtesy de l’artiste
Inès Kubler, Artifices, Tête, 2015, 17 x 40 x 18 cm, assemblage, bois, cire, grillage. courtes de l’artiste
Élodie Wysocki, Darwinette n°10, résine et fausse fourrure, 110 x 50 x 40 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Anne Perré