La Fiction du « Je », chronique d’une mort annoncée
La fiction du « je ». Chronique d’une mort annoncée.
[COURS en 2 SEANCES: 16 et 23 MAI] dans le cadre de l’Exposition Unexistant – Alec De Buscchère, à l’invitation de Laurent Courtens, ISELP, Bruxelles.
Et si le moi n’était que fiction, un maillage subtil de représentation et d’énoncé ? Et si le visage n’était que le support de ces significations, évoluant au gré des mentalités et des conceptions du monde ? Objet de réflexion, au double sens du terme, le visage est un moyen d’accéder, voire d’anticiper, les paradigmes qui dessinent les contours d’une époque. Du fait de son impossible auto-perception, l’humain s’est doté d’organes artificiels prolongeant son moi. Le masque est l’une de ces créations d’organe, il est le premier stade d’un processus d’individuation technique promis à évoluer. Il représente la version archaïque d’un phénomène d’externalisation industrielle de la face qui, de l’invention du sujet moderne par la photographie à la « facebookisation » du monde, refonde en permanence nos ontologies.
Des masques aux selfies, l’histoire du visage est l’histoire d’une invention qui s’ignore. Une invention qui plaça l’homme au sommet d’une pyramide, dont la forme triangulaire pourrait être sur le point de s’inverser, tel un entonnoir.